Croque-mitaine

Mon premier dérive de mite, « chatte » en français ancien, par imitation du cri de cet animal. Mon second est le suffixe -aine qui entre dans la formation de mots à valeur onomatopéique et de séquences où le radical est répété : bedaine, bedondaine, dondaine. Mon tout décrit un gant généralement fourré pour protéger du froid, ne laissant qu’une séparation pour le pouce : mitaine.

Si, en France, le mot a été supplanté par moufle, au Québec, il est usuel sur tout le territoire et a développé d’autres acceptions. Il désigne une pièce de vêtement protégeant la main lors de l’exécution de certaines tâches : mitaines de four; et une enveloppe que l’on met aux mains des bébés. Au hockey, c’est un gant de gardien de but; au baseball, un gant de receveur ou de premier but. Au figuré, il qualifie une personne qui manque de caractère et qui se laisse facilement influencer.

À la mitaine, s’appuyant sur le syntagme à la main, signifie « de façon manuelle, artisanale, avec des moyens de fortune ». Le leitmotiv mitaines pas de pouce évoque le manque de prévoyance ou la misère.

Croque-mitaine ou croquemitaine est un personnage imaginaire dont on menace les enfants pour les faire obéir.

Rares, les verbes emmitainer et démitainer signifient « mettre ou enlever des mitaines ».

 

Devoir

Au 16e siècle, mitaine a été modifié, sous l’influence de moufle en mitoufle, un mot disparu depuis mais qui a laissé un dérivé douillet. Lequel?

Réponse

Emmitouflé, formé sur l’ancien mitouflé « qui porte des mitaines ». Le verbe emmitoufler signifie « entourer de vêtements chauds ». Il s’emploie souvent à la forme pronominale.